Coureur complet, option alpinisme !

10 février 2022 - 12:00

Nous parlons d’un concentré de montagne. Mais pour être tout à fait exact, le Critérium du Dauphiné se présente le plus souvent comme un concentré de cyclisme. Et les nouvelles orientations géographiques que l’épreuve s’autorise depuis plusieurs années ouvrent justement des possibilités d’ajuster les parcours avec finesse. Le premier grand départ donné d’Ardèche, voilà par exemple une opportunité pour le Dauphiné de visiter les massifs intermédiaires, de parsemer les premières étapes de reliefs significatifs mais abordables, sans obérer les chances des sprinteurs. De même, un début d’explication entre grimpeurs pourra se jouer sur les flancs du Puy de Sancy dès le troisième jour, tout en gardant les prétendants au titre dans une fenêtre chronométrique réduite.

Le Dauphiné fait émerger des coureurs complets, bien entendu capables de cocher la case alpinisme. Pour couvrir l’ensemble des registres, il offre un terrain d’expression aux solides rouleurs lors de son traditionnel chrono du mercredi. Il est bien probable que des tireurs de gros braquets marquent des points cette année entre Montbrison et la Bâtie d’Urfé. Mais la suite du programme donne suffisamment d’opportunités pour engager la rébellion des montagnards. D’abord par une inspiration, puisque le peloton passera une partie de la cinquième étape sur les terres de Bernard Thévenet, qui a très justement grandi au lieu-dit Le Guidon, bien avant de devenir le tombeur d’Eddy Merckx pendant l’été 1975, sur le Dauphiné puis sur le Tour. On naviguera bien au cœur de la grande histoire du cyclisme sur la route de Vaujany, avec un enchaînement Galibier-Croix de Fer calqué sur la 12e étape du prochain Tour de France, elle-même dessinée en hommage au Briançon-Alpe d’Huez de 1986. C’est aussi un morceau d’histoire qui s’était joué plus récemment lorsque le Dauphiné avait découvert en 2017 la montée au Plateau de Solaison. Jakob Fuglsang y avait signé un coup d’éclat en déshabillant Richie Porte de son maillot de leader. Eh oui, les rouleurs n’ont pas toujours le dernier mot.

Christian Prudhomme

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