Vuillermoz, un bonheur total !

6 juin 2022 - 16:49

Après la démonstration de Wout van Aert sur l’étape d’hier, il fallait une bonne dose d’audace pour prendre l’échappée du jour et croire en ses chances de voir l’arrivée en vainqueur. Cinq coureurs ont accepté ce pari risqué, qui est devenu réaliste après avoir franchi le Mont Gerbier-de-Jonc, bien que le retour du peloton ait constitué une menace jusqu’au bout. Mais en arrivant à Brives-Charensac, ce sont bien les cinq échappés qui ont résisté in extremis à la logique souvent cruelle de cette bataille inégalitaire.

Parmi eux, c’est Alexis Vuillermoz qui s’est montré à la fois le plus puissant et le plus fin stratège pour aller chercher son premier succès depuis mars 2019 et la Drôme Classic. Il s’agit également de la première victoire du coureur jurassien depuis qu’il porte le maillot de TotalEnergies. Avec les bonifications empochées sur la ligne et les 5’’ d’écart avec le groupe principal, Vuillermoz déshabille également Wout van Aert du maillot de leader.

#Dauphiné 2022 - Étape 2 - Résumé

Six coureurs dans l’échappée
Les 151 coureurs attendus sont bien présents au départ de Saint-Péray, que le peloton quitte à allure rapide. Ce n’est qu’au km 18 qu’un groupe parvient à s’extraire avec cinq coureurs. Olivier Le Gac (Groupama-FDJ), Anders Skaarseth (Uno-X), Anthony Delaplace (Arkea-Samsic), Xandres Verloesem (Lotto-Soudal) et Kevin Vermaercke (DSM) sont ensuite très rapidement rejoints par Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) qui complète l’échappée du jour. Ils obtiennent un écart maximal de 4’40’’ enregistré au km 45. C’est à ce moment que la formation Jumbo-Visma décide de prendre la situation en mains et confie à Chris Harper la mission de fixer le rythme de la poursuite à l’avant du peloton, pour maintenir l’écart autour de quatre minutes.

06/06/2022 - Critérium du Dauphiné 2022 - Etape 2 - Saint-Péray / Brives-Charensac (169,8 km) -
06/06/2022 - Critérium du Dauphiné 2022 - Etape 2 - Saint-Péray / Brives-Charensac (169,8 km) - © A.S.O./Aurélien Vialatte

Groenewegen lâche prise
Dans la montée conduisant au col de Mézilhac (km 109,8) puis au Mont Gerbier-de-Jonc (km 124,3), Dylan Groenewegen lâche prise pendant que le peloton se rapproche à 1’40’’ du groupe de tête, qui ne comprend plus que cinq éléments après avoir perdu Xandres Vervloesem. C’est aussi dans cette longue ascension que les formations Education First et Ineos Grenadiers se joignent à la poursuite. À 30 kilomètres de l’arrivée, le groupe s’accroche et n’a même quasiment rien perdu de sa marge qui reste de 1’35’’.

Vuillermoz le plus puissant
En abordant le raidard de Rohac à 10 km de l’arrivée, il ne reste pourtant que 45’’ d’avance aux attaquants du jour, qui commencent à subir une brutale accélération des Trek-Segafredo. Au sommet, l’écart est réduit à 30’’, mais les cinq hommes de tête reprennent espoir à 5 km avec 35’’ d’avance. Sans se retourner ni se regarder, il rentrent dans les 3 derniers kilomètres avec 30’’ d’avance. Sous la Flamme Rouge, le suspense perdure avec 20’’ d’avance, mais c’est suffisant pour que le bouquet se joue au sprint entre les cinq échappés. Dans la dernière ligne droite, c’est Alexis Vuillermoz qui se montre le plus puissant en contrant l’offensive d’Olivier Le Gac. Il arrache à l’arrivée sa première victoire sur le Critérium du Dauphiné.  

06/06/2022 - Critérium du Dauphiné 2022 - Etape 2 - Saint-Péray / Brives-Charensac (169,8 km) - Alexis VUILLERMOZ (TOTALENERGIE) - Vainqueur de la secone étape
06/06/2022 - Critérium du Dauphiné 2022 - Etape 2 - Saint-Péray / Brives-Charensac (169,8 km) - Alexis VUILLERMOZ (TOTALENERGIE) - Vainqueur de la secone étape © A.S.O./Aurélien Vialatte

Alexis Vuillermoz : « J’ai voulu me faire plaisir et ça a souri »

« C’est incroyable. Après deux années de galère et une fracture du bassin, j’aurais pu arrêter ma carrière. Mais malgré tout j’avais envie de revenir. Je n’y croyais pas vraiment aujourd’hui, mais j’ai vu que le coup partait et qu’on n’était pas devant avec l’équipe, alors j’ai décidé d’y aller parce que j’étais en position de le faire. J’ai voulu me faire plaisir et ça a souri. Pourtant je n’étais pas forcément à la fête devant, mais j’ai quand même assuré tous les relais. Je pensais qu’on allait être repris mais on ne s’est pas trop posé de questions, on a pris le risque et on a eu raison. Parce que quand on est devant, on doit se battre jusqu’au bout.
Le sprint était très long et un peu décousu. Quand Olivier a attaqué, je ne pensais pas revenir sur lui mais il a un peu coincé aux 50 mètres. J’y suis allé et j’avais peur de me faire déborder par l’arrière, mais ça a marché. Je n’ai jamais porté de maillot distinctif, ça va être le bonheur même si ce sera peut-être dur de le conserver demain en arrivant à Chastreix-Sancy ».


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