Teuns, façon flahute
10 juin 2019 - 16:26
La configuration de la deuxième étape du Dauphiné, avec une succession quasi-ininterrompue de difficultés sur les routes auvergnates, combinée avec des conditions météo brumeuses, pluvieuses et fraîches, a donné des allures de classique flamande à la course, éprouvante pour l’échappée royale qui s’est détachée en début de course puis pour les acteurs des mouvements de contre qui leur ont succédé. Dans la dernière ascension classée du jour, c’est un duo franco-belge qui a pris l’avantage. Dylan Teuns et Guillaume Martin se sont ensuite départagés dans un sprint finalement remporté par le Belge, qui ne s’était plus imposé depuis l’Arctic Race of Norway en 2017. Derrière eux, une bataille entre les favoris a également été lancée à l’initiative de Thibaut Pinot. Parmi les perdants de cette opération, Richie Porte, Romain Bardet et Dan Martin ont lâché une trentaine de secondes à leurs rivaux pour la gagne.
14 coureurs pour une échappée royale
Le peloton est toujours intact avec 154 coureurs au départ de la 2e étape. C’est dans la première ascension de la journée, la côte de Moussages, que se déclarent de nombreux attaquants et que se détache un groupe de 14 coureurs juste avant le sommet, avec Michal Kwiatkowski (Ineos), Jack Haig (Mitchelton), Benoît Cosnefroy (AG2R), Julian Alaphilippe, Rémi Cavagna (Deceuninck), Emanuel Buchmann, Gregor Mühlberger (Bora), Ion Izagirre (Astana), Ruben Fernandez (Movistar), David Gaudu (Groupama-FDJ), Sepp Kuss (Jumbo), Carl Hagen (Lotto-Soudal), Alessandro De Marchi (CCC) et Tom Dumoulin (Sunweb).
Kwiatkowski se relève, Ineos contrôle
L’ancien champion du monde polonais se relève rapidement pour réintégrer le peloton et participe ensuite au travail de contrôle de l’échappée effectué avec ses collègues d’Ineos. Dans ces conditions, les 13 hommes de tête n’obtiennent que 1’50’’ d’écart maximal au sommet de la côte de Cheylade (km 46), où Julien Alaphilippe poursuit sa récolte de points pour le classement des grimpeurs. La fraîcheur et la pluie ont raison de la détermination de plusieurs coureurs : on enregistre notamment les abandons des anciens vainqueurs d’étapes Steve Cummings et Nacer Bouhanni.
Cavagna tente sa chance
A hauteur du ravitaillement (km 96), Rémi Cavagna tente une attaque solitaire, puis est finalement accompagné de Cosnefroy, Alaphilippe, Hagen et De Marchi. L’association ne distance pas réellement le reste de l’échappée, tandis que le peloton contient toujours l’écart autour de 1’30’’. Après la traversée de Brioude, le groupe se reconstitue à nouveau avec 13 coureurs, mais un quatuor se détache en entrant dans la côte de la Baraque (km 125) avec Izagirre, Gaudu, Dumoulin et Buchmann. Le reste de l’échappée est repris dans les 50 derniers kilomètres, à l’exception de De Marchi qui parvient momentanément à reprendre contact. Toutefois, le regroupement se précise à 35 km de l’arrivée, où un mouvement de contre se dessine.
Une contre-attaque à 12 coureurs
Cette fois-ci, c’est avec 12 attaquants que la course rentre dans les 30 derniers kilomètres : Gilbert, Politt, Chérel, Atapuma, Lutsenko, Vakoc, Molard, Teuns, Bernas, Pauwels, Martin et Power ont alors 30’’ d’avance sur le peloton. Dans la côte de Saint-Victor-sur-Arlanc, l’élite se réduit à 18,5 km de la ligne à un duo composé de Dylan Teuns et Guillaume Martin. Derrière le « mini-peloton » des favoris subit une secousse administrée par Thibaut Pinot : il reste alors Froome, Poels, Yates, Vakoc, Fuglsang, Quintana, Pinot et Woods en poursuite, tandis que Dan Martin, Richie Porte et Romain Bardet notamment ont été distancés. Teuns et Martin résistent avec un maigre avantage de 20’’ et se départagent dans un duel dans un premier temps dominé par le Français. Mais dans les 50 derniers mètres, Dylan Teuns fait parler sa puissance et fond sur son rival pour aller chercher son premier succès sur le Dauphiné.