Et Poels surgit !
15 juin 2019 - 17:26
L’étape reine du Critérium du Dauphiné s’est jouée dans des conditions météorologiques extrêmement difficiles dans lesquelles les hommes forts se sont exprimés dans le final. D’abord en revenant sur les derniers acteurs d’une échappée de prestige à laquelle avaient pris part Michael Woods et Alexei Lutsenko mais aussi Julian Alaphilippe. Puis en se départageant dans l’ascension finale où Jakob Fuglsang a longtemps semblé le plus solide, y compris sous la Flamme Rouge. Mais le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège a été cueilli dans les 150 derniers mètres par un de ses prédécesseurs au palmarès de la Doyenne des classiques. Wout Poels, vainqueur en partie sous la neige en 2016 en Belgique, remporte son premier succès sur le Dauphiné, ce qui n’empêchera pas Jakob Fuglsang de prendre le départ avec le maillot de leader sur les épaules pour la dernière étape. Le vainqueur 2017 a déshabillé Adam Yates pour 8’’, le podium provisoire est complété par Tejay van Garderen, à 20’’.
Lutsenko, leader virtuel
Le peloton enregistre les forfaits au départ de Davide Ballerini (Astana), Jens Debusschere, Mads Schmidt (Katusha), Tom Dumoulin (Sunweb) et André Greipel (Arkea-Samsic), ce qui réduit l’effectif à 131 coureurs. Les candidats à l’échappée sont nombreux en début d’étape, et ce n’est qu’au kilomètre 20 que se détache un imposant groupe de 22 coureurs avec Moscon, Van Baarle (Ineos), Haig, Howson (Mitchelton), Chérel (AG2R), Alaphilippe, Gilbert (Quick Step), Grossschartner (Bora), Lutsenko, Cort (Astana), Hansen (Cofidis), Fernandez (Movistar), Hofstede (Jumbo), Eg, Theuns (Trek), Woods (Education First), Mertz (Lotto-Soudal), Padun (Bahrain), Rosskopf (CCC), Pacher (Vital Concept), Ledanois (Arkea) et Power (Sunweb). Ils sont pris en chasse par une contre-attaque composée en deux mouvements de Cosnefroy, Ravasi, Rossetto, Bernard, Rolland, Maison et Politt.
Un duo Alaphilippe-Hofstede
La contre-attaque parvient à effectuer la jonction en basculant au col de l’Epine (km 43), où Julian Alaphilippe ne se contente pas de prendre le maximum de points. Le vainqueur de Saint-Michel-de-Maurienne plonge dans la descente avec Lennard Hostede : les deux hommes creusent un avantage de 1’15’’ sur le groupe de leurs 27 premiers poursuivants au col du Granier, atteint par le peloton avec 4’15’’ de retard. Le groupe ne cède pas et reprend dans un premier temps Alaphilippe puis Hostede avant d’aborder la montée au col de Marcieu. C’est deux kilomètres avant d’atteindre le sommet que Woods et Lutsenko passent à l’attaque, basculent dans cet ordre en tête mais sont ensuite rejoints en deux temps par les hommes forts de l’échappée. A 17 kilomètres de la ligne d’arrivée, alors qu’on vient de rentrer dans la montée finale, le groupe de tête n’est plus constitué sur de 9 coureurs : Lutsenko, Moscon, Chérel, Hansen, Woods, Haig, Grossschartner, Cort, et Power.
Quintana passe à l’offensive
Pendant ce temps et malgré le déluge sous lequel les coureurs ont dû évoluer, la formation Movistar orchestre le retour du groupe des favoris, qui n’a plus qu’une minute de retard lorsque Quintana passe à l’attaque, suivi de Kwiatkowski, à 11km de l’arrivée. Il ne reste alors que 5 hommes devant lui : Lutsenko, Hansen, Woods, Cort, et Power. A 7 kilomètres, Kwiatkowski fait la jonction avec Woods et Lutsenko qui ont entre temps épuisé tous leurs compagnons de route. Mais ce trio n’a qu’une poignée de secondes d’avance sur le groupe des favoris qu’a réintégré Quintana et comptant une vingtaine de coureurs.
Le maillot de leader pour Fuglsang
Ils sont repris à 4 km de l’arrivée, laissant place à une offensive immédiate de Fuglsang, une réplique de Thibaut Pinot, une accélération tranchante de Romain Bardet (à 3 km). Mais à 2 kilomètres de l’arrivée, ce sont Fuglsang et Buchmann qui mènent la course et se creusent un avantage de 15’’ sur le reste du groupe à la Flamme Rouge. Mais Wout Poels surgit dans le dernier kilomètres pour reprendre et déposer les deux hommes sur la ligne d’arrivée.