Van Aert, le retour de l’ogre

9 juin 2022 - 16:52

On avait bel et bien décidé de tenter sa chance à tous les coups de côté de la formation Jumbo-Visma. Sur la cinquième étape du Critérium du Dauphiné, il était envisageable de voir une échappée triompher à Chaintré, du côté de Mâcon. C’est bien ce qu’ont espéré les quatre attaquants qui ont fait la course en tête pendant l’essentiel de la journée, mais ont vite constaté que l’équipe néerlandaise ne leur laisserait pas beaucoup de chances.
Menés dans la final par le valeureux Benjamin Thomas, les échappés ont continué d’y croire, mais ont vu le peloton fondre sur eux dans le dernier kilomètre, et même dans les deux cents derniers mètres. Cette fois-ci, après trois jours consécutifs de frustration, Wout van Aert a imposé sa puissance pour aller chercher sa deuxième victoire de la semaine, la cinquième au total sur le Dauphiné. Le champion de Belgique conserve son maillot de leader et augmente même son avantage grâce aux bonifications empochées sur la ligne.

#Dauphiné 2022 - Étape 5 - Résumé

Rolland soigne ses pois
Le peloton n’a subi aucun forfait et quitte Thizy-les-Bourgs avec 148 coureurs, mais l’avant dernier du classement général Matthew Walls renonce très tôt à poursuivre dans ce début d’étape très rapide où les attaquants sont systématiquement repris. C’est encore le cas pour Rémi Cavagna (Quick Step-Alpha Vinyl) et Alexis Vuillermoz (TotalEnergies), qui sont repris au pied de l’ascension au col des Ecorbans.  Au sommet de cette ascension (km 28), Fabien Doubey (TotalEnergies) lance un mouvement dans lequel il est suivi par Jan Bakelants (Intermarché-Wanty Gobert) et Sebastian Schönberger (B&B-KTM).  Au km 31, Pierre Rolland sort en contre-attaque et mène à bien son entreprise en compagnie de Benjamin Thomas (Cofidis) au km 48. Le maillot à pois se trouve alors en position de soigner son avantage au classement des grimpeurs en passant en tête au sommet de la côte de Dun (km 52,3), puis décide de stopper son effort et de reprendre place dans le peloton.

Jumbo et BikeExchange aux manettes
L’échappée, qui avait obtenu un écart maximal de 2’50’’ au sprint intermédiaire de Chaufailles (km 43,8), poursuit son travail en quatuor, et surtout sous la surveillance des Jumbo-Visma, relayés à l’avant du peloton par les BikeExchange-Jayco à partir de la mi-course. La marge est alors contenue autour de 1’30’’, l’équipe australienne affichant ainsi sa confiance de voir Dylan Groenewegen résister aux deux côtes qui se présenteront dans le final et disputer dans de bonnes conditions un éventuel sprint massif.

Benjamin Thomas résiste… jusqu’aux 200 mètres
En abordant la montée au col du Bois Clair, la formation Ineos Grenadiers participe au travail de poursuite et rapproche le peloton à 1’25’’ au sommet, puis à 1’15’’ à 20 km de l’arrivée. Dans la côte de Vergisson, le travail des Ineos rapproche le peloton à 30’’ et provoque aussi le décrochage de Dylan Groenewegen dans les derniers hectomètres. La course poursuite s’intensifie dans les derniers kilomètres, mais l’échappée majoritairement emmenée par Benjamin Thomas conserve 25’’ d’avance à 25 km de l’arrivée. L’écart reste inchangé à 10 kilomètres, mais fond dans les trois derniers kilomètres. Malgré la résistance de Benjamin Thomas, le groupe passe sous la Flamme Rouge avec une trop maigre avance de 8’’. Le peloton fond sur eux à 200 mètres de la ligne, avec Wout van Aert qui parvient à contrôler Jordi Meeus, son premier poursuivant sur la ligne d’arrivée.


Wout van Aert : « Concentrés jusqu’au dernier kilomètre »

 « Ça a été dur de contrôler l’étape toute la journée. On a même perdu du temps à un moment, j’étais stressé de ne pas pouvoir reprendre l’échappée. Jusqu’au dernier kilomètre, nous avons été concentrés sur cet écart à combler, et ensuite j’ai dû très vite me mettre en mode sprinteur. Heureusement, Christophe Laporte a pris un relais impressionnant sur la fin. Juste avant, j’avais demandé aux gars de donner tout ce qu’ils pouvaient. Alors quand même ceux qui pèsent 60 kg et jouent le général se mettent à la planche, on a intérêt à bien finir le travail. C’est énorme de gagner à nouveau, et je suis très fier de mes coéquipiers ».

© AURELIEN VIALATTE

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