Roglic, l’art et la manière

12 juin 2022 - 17:11

Primoz Roglic s’est lancé dans la huitième et dernière étape du Critérium du Dauphiné avec la mission de contrôler ses adversaires directs et d’éviter tout faux pas en direction du Plateau de Solaison, pour aller chercher sa première victoire sur l’épreuve et renvoyer au rayon des mauvais souvenirs sa désillusion de 2020, comme il l’avait fait quelques mois plus tôt sur Paris-Nice. Le défi était nettement à sa portée avec son coéquipier Jonas Vingegaard comme premier poursuivant, à 44’’, la première réelle menace venant de Ben O’Connor, 3e à 1’24’’. Au contrôle et à l’efficacité, le coureur slovène a tenu à ajouter la manière.
Dans le final totalement dominé en compagnie de Jonas Vingegaard, Primoz Roglic a laissé la victoire de l’étape à son coéquipier et achève ainsi son travail en gentleman.
Derrière le duo doré des Jumbo-Visma, c’est bien Ben O’Connor qui s’affirme comme le troisième homme de la course, en conservant sa place sur le podium final. Le maillot vert revient comme en 2019 et 2020 à Wout van Aert, tandis que le maillot blanc revient à Tobias Johannessen. Enfin, Pierre Rolland termine sa semaine avec le maillot à pois… comme en 2008.

#Dauphiné 2022 - Étape 8 - Résumé

15 coureurs dans l’échappée
Après le forfait d’Enric Mas (Movistar), il reste 138 coureurs au départ de la commune savoyarde de Saint-Alban-Leysse. Comme il en a pris l’habitude tout au long de la semaine, Pierre Rolland fait partie des coureurs les plus entreprenants dès la montée au col de Plainpalais bien que son maillot à pois soit à l’abri de toute menace. Il passe au sommet en tête d’un groupe volumineux comprenant une quinzaine de coureurs, mais dont la composition évolue dans la descente au gré des mouvements de contre-attaque dans la descente. C’est au km 23 que l’échappée prend sa forme définitive avec 15 coureurs : Eddie Dunbar, Laurens De Plus (Ineos Grenadiers), Matteo Fabbro (Bora-Hansgrohe), Gorka Izagirre (Movistar), Bruno Armirail, Michael Storer (Groupama-FDJ), George Bennett (UAE), Antonio Tiberi, Kenny Elissonde, Antwan Tolhoek (Trek-Segafredo), Simon Geschke (Cofidis), Alexis Vuillermoz (TotalEnergies), Jan Hirt (Intermarché-Wanty Gobert), Franck Bonnamour et Pierre Rolland (B&B-KTM).

Les Jumbo-Visma contrôlent
Les échappés enregistrent un écart maximal de 2’30’’ mais évoluent sous le contrôle des équipiers de Primoz Roglic. Le peloton se rapproche à 1’35’’ au pied de la montée au col de la Colombière. Les premières pentes sont exploitées par la formation Groupama-FDJ qui précipite une sélection. À 48 km de l’arrivée, il ne reste plus que 5 coureurs à l’avant : Dunbar, Armirail, Storer, Bennett et Elissonde. Au sommet, Armirail s’est effacé mais Jan Hirt et Laurens De Plus ont comblé leur retard. C’est donc avec 6 coureurs que l’échappée se lance dans la plongée sur Scionzier (km 116), avec un écart inchangé de 1’35’’.

Vingegaard-Roglic, main dans la main
Au moment crucial d’aborder la montée finale, les échappés s’accrochent à un avantage de 1’10’’. Jan Hirt est le premier à tenter sa chance en solitaire, mais c’est finalement George Bennett qui résiste le plus loin au retour du groupe des favoris. Il est toutefois sommé de rentrer dans le rang par ses anciens collègues à 6 kilomètres de l’arrivée. Immédiatement après, le duo Jonas Vingegaard-Primoz Roglic place une brutale accélération qui dépose tous leurs adversaires. Seul Ben O’Connor limite la perte chronométrique, pointé à 20’’ à 2 km du but, mais ne se retrouve jamais en mesure d’arbitrer l’explication amicale pour l’étape entre Vingegaard et Roglic. Les deux coéquipiers franchissent la ligne d’arrivée main dans la main, le bouquet du jour revenant au jeune Danois.

© AURELIEN VIALATTE

 Jonas Vingegaard : « Finir 1 et 2 sur le Tour, ce serait extraordinaire »

 

« C’était assez incroyable. C’était le plan que nous avions, je devais attaquer et Primoz devait me suivre, nous voulions voir si on était capables de lâcher tout le monde. On a réussi et on peut être fiers de ce que nous avons fait. Pendant les classiques ça ne s’est pas très bien passé pour moi, mais je suis très heureux d’être de retour à un très haut niveau. C’est l’une des plus grandes courses au monde, alors remporter une étape et terminer 2e du général, c’est forcément énorme. Finir 1 et 2 sur le Tour, ce serait extraordinaire mais la concurrence ne sera pas la même, ce sera encore plus dur. J’espère que l’un d’entre nous pourra gagner. »


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