Vingegaard, le plus haut
10 juin 2023 - 15:14
La septième étape du Critérium du Dauphiné proposait aux meilleurs grimpeurs du peloton le défi de la ligne d’arrivée la plus haut perchée de son histoire, à 2067 mètres d’altitude. Et si la première partie de l’étape a été la scène d’une surprise avec la conquête du maillot à pois par Victor Campenaerts, passé en tête en solitaire au col de la Madeleine puis au col du Mollard, l’explication dans l’ascension a respecté la hiérarchie qui s’est dessinée sur l’épreuve depuis le contre-la-montre. C’est à 5,5 km de l’arrivée que le maillot jaune et bleu a placé une accélération décisive à laquelle personne n’a pu répondre. En même temps que sa troisième étape sur le Critérium du Dauphiné, Jonas Vingegaard augmente son avantage au sommet du classement général avant la dernière étape : 2’11’’ sur Adam Yates, qui a réussi à lâcher Ben O’Connor, désormais 3e à 2’36’’. Le premier coureur français reste Julian Alaphilippe, 7e immédiatement devant Guillaume Martin.
Rémi Cavagna lance l’échappée
Après les forfaits de Milan Menten (Lotto Dstny) et Elmar Reinders (Jayco AlUla), il reste 129 coureurs dans le peloton au départ de la commune de Porte-de-Savoie. Le rythme dans les premiers kilomètres empêche les candidats à l’échappée de s’extraire du peloton, mais Rémi Cavagna (Soudal-Quick Step) trouve l’ouverture au km 21, suivi par Madis Mihkels (Intermarché-Circus-Wantty), Anthony Perez (Cofidis) et Victor Campeanaerts (Lotto Dstny). Un autre quatuor, avec Reuben Thompson (Groupama-FDJ), Anthon Charmig (Uno X), Matteo Vercher (Total Energies) et Tobias Bayer (Alpecin Deceuninck), sort du peloton mais ne parvient pas à opérer la jonction. En atteignant le sprint intermédiaire de Grignon (km 28,7), le peloton pointe à 2’15’’ des hommes de tête, qui se lancent à l’assaut du col de la Madeleine avec un avantage maximal de 5’45’’ (km 50).
Latour tente sa chance
Dans les premières pentes, Mathieu Burgaudeau et Pierre Latour entreprennent une mission de conservation du maillot à pois dans la maison TotalEnergies. C’est Latour qui s’en charge en solitaire pendant l’essentiel de la montée. Le quatuor de tête se désagrège et c’est Victor Campenaerts qui mène en solitaire durant les 3 derniers kilomètres, basculant au col une minute avant Perez, puis Latour qui empoche les 10 points de la 3e place. Le peloton, guidé par les Ineos Grenadiers, se présente au col de la Madeleine avec 2’30’’ de retard. Malgré sa bonne opération, Latour perd sa position dans la descente et subit le retour du peloton immédiatement avant l’entrée dans les 50 derniers kilomètres.
Un long solo et les pois pour Campenaerts
L’homme de tête bénéficie d’un léger répit de la poursuite dans la vallée, puis aborde la montée au col du Mollard avec 3’30’’ d’avance sur le peloton. À ce stade, il reste Charmig et Bayer intercalés, à 1’20’’. Mais l’un comme l’autre cèdent au retour orchestré par la bande des quatre « V » des Jumbo-Vismo, à savoir Van Hooydonck, Van Baarle, Valter et Vingegaard aux commandes du peloton. Campenaerts résiste jusqu’au sommet avec une marge de 15’’ qu’il maintient dans la descente, mais se retrouve contraint de réintégrer le groupe principal à 12 km de l’arrivée, dans les premières pentes menant au col de la Croix-de-Fer.
Attaque imparable à 5,5 km de l’arrivée
Dans la dernière ascension, les Jumbo-Vismo ont préparé le terrain pour une attaque de leur leader à 5,5 km du sommet, là où les pourcentages de pente deviennent les plus sévères. Sur l’accélération de Vingegaard, aucun de ses rivaux n’a été en mesure de répliquer ni même de suivre. Seul Adam Yates est parvenu à relativiser les dégâts, accusant un retard de 20’’ à 2 kilomètres, qui enflait ensuite à 41’’ après le passage du maillot jaune et bleu sur la ligne d’arrivée. Derrière, seul Jai Hindley termine à moins d’une minute du coureur danois (53’’), tandis que Ben O’Connor préserve sa place sur le podium provisoire.