Ciccone et Vingegaard, les forts de la Bastille
11 juin 2023 - 15:04
Pour le retour au programme du Critérium du Dauphiné de la montée au Fort de la Bastille sur les hauteurs de Grenoble, la dernière étape a donné lieu à une explication au long cours parmi les membres d’une solide échappée, Julian Alaphilippe ayant été le dernier à subir la loi de Giulio Ciccone, qui a pu terminer en solitaire après une offensive menée juste avant d’atteindre le col de Porte. Le coureur Italien remporte sa première étape sur le Dauphiné en même temps que le maillot à pois, sans perturber les plans de Jonas Vingegaard, qui a contrôlé tous ses adversaires directs et les a distancés dans le dernier kilomètres pour sceller sa victoire finale. Après avoir remporté deux étapes dans la semaine, le vainqueur du Tour de France 2022 s’impose avec autorité : 2’23’’ d’avance sur son premier poursuivant Adam Yates, déjà 2e en 2018, et 2’56’’ sur Ben O’Connor, 3e comme l’année dernière. La satisfaction de la formation Jumbo-Visma est complétée par le maillot vert que Christophe Laporte a pu porter tout au long de la semaine depuis sa victoire sur la première étape à Chambon-sur-Lac. Le maillot de meilleur jeune revient à Carlos Rodriguez, qui a déshabillé Max Poole du maillot blanc sur l’étape du jour. Le champion d’Espagne, 9e du général, est également monté sur le podium final avec sa formation Ineos Grenadiers, victorieuse du classement par équipes.
Alaphilippe dans l’échappée
Il reste 127 coureurs au départ de la dernière étape au Pont-de-Claix. Une fois encore, les places sont chères dans l’échappée et le rythme rapide dissuade systématiquement les candidats dans les premiers kilomètres. Victor Campenaerts (Lotto Dstny) se montre particulièrement déterminé pour la défense de son maillot à pois, à l’initiative du premier mouvement et impliqué dans toutes les attaques. Après plusieurs phases de composition et décomposition de l’échappée, c’est dans la montée au col de Pinet que se dessine un groupe de tête avec d’abord Ciccone (Trek-Segafredo) et Campenaerts (Lotto Dstny), rejoints par Bonnamour (AG2R-Citroën), et Champoussin (Arkea-Samsic) puis Alaphilippe (Soudal-Quick Step) et De la Cruz (Astana) peu avant le sommet. Derrière eux, un trio de contre-attaque se forme avec Benoot (Jumbo-Visma), Oliveira (Movistar) et Trentin (UAE Emirates), qui opèrent la jonction au km 36.
Campenaerts… des efforts pour la gloire
En abordant la montée au col des Mouilles, les attaquants bénéficient d’une avance de 1’15’’ qu’ils gardent quasiment intacte au sommet (km 42,9), où Campenaerts se concentre sur sa récolte de points de la montagne, sans savoir que ses efforts ne seraient pas suffisants. L’échappée obtient ensuite un avantage maximal de 2’50’’ au kilomètre 95, immédiatement avant de s’effilocher dans les premières pentes menant au col du Granier. Julian Alaphilippe tente une attaque solitaire au km 98, mais termine l’ascension en compagnie de Ciccone, Benoot et Champoussin, le peloton emmené par les Jumbo-Visma étant pointé à 1’20’’.
Ciccone épuise Alaphilippe
La configuration est semblable en franchissant le col du Cucheron (km 123,1), hormis que l’échappée a accueilli dans la montée un nouveau membre, Jonathan Castroviejo (Ineos Grenadiers). Les cinq hommes de tête ont basculé avec 1’35’’ d’avance. L’ascension au col de Porte est ensuite exploitée comme un tremplin par Giulio Ciccone, qui accélère dans un premier temps à 24 km de l’arrivée. Il est alors uniquement suivi par Julian Alaphilippe, dont il parvient à se défaire par une deuxième attaque, à 3 km du sommet.
Une dernière attaque de Vingegaard
En se présentant dans le mur final qui monte à la Bastille, Ciccone dispose d’une petite minute d’avance sur le groupe des favoris, Vingegaard étant encore alors entouré de Yates, O'Connor, Hindley, Haig, Martin, Rodriguez, Castroviejo, Traen, Meintjes et Benoot. Pendant que le coureur italien s’accroche à son avantage, le maillot jaune et bleu se lance dans une dernière offensive de la semaine à 1 kilomètre de l’arrivée. Giulio Ciccone parvient à se hisser en solitaire, conservant sur la ligne une avance de 23’’.
