Romeo, tout jeune patron
10 juin 2025 - 17:06
L’étape de Charantonnay, la plus longue de la semaine avec 207,2 kilomètres de routes vallonnées, a été mises à profit par un solide groupe d’échappés de 13 coureurs, qui semblait contrôlé par les équipes des principaux prétendants au titre. Mais les efforts des UAE Emirates XRG, Soudal-Quick Step et Visma-Lease a Bike n’ont pas réussi à mettre leurs leaders à l’abri du joli coup réalisé par Florian Lipowitz, qui s’était fait une place dans le groupe d’attaque tout comme Mathieu Van der Poel. Dans le final, c’est l’Espagnol Ivan Romeo, 21 ans, qui a réussi à piéger ses neuf derniers adversaires et a parcouru les 5,5 derniers kilomètres en solitaire. Le coureur de Movistar s’impose dans une région qui lui sourit, puisqu’il avait remporté une étape du Tour de l’Avenir 2023 au Lac d’Aiguebelette. Champion du monde espoirs du chrono l’automne dernier, Romeo prendra part demain à son exercice de prédilection avec le maillot jaune et bleu sur les épaules. Il a plus d’une minute d’avance au classement général sur Tadej Pogacar, Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard.
Van der Poel déterminé à prendre l’échappée
153 coureurs sont réunis au départ de Brioude, où l’enfant du pays, Romain Bardet, a pu recevoir les remerciements et les encouragements de sa ville natale ainsi que de l’organisation du Critérium du Dauphiné à l’heure où il s’apprête à mettre un terme à sa carrière. Le leader de Picnin PostNL fait partie des nombreux attaquants qui se mêlent aux tentatives d’échappée se déclarant dans la côte de Cornille (km 8,9) puis dans la côte de la Barbate (km 18). Parmi les plus insistants, on repère notamment Mathieu Van der Poel, Louis Barré et Van Gils. Mais toutes ces initiatives sont anéanties, pendant que le volume du peloton diminue de moitié, perdant notamment Jonathan Milan mais aussi le maillot à pois Paul Ourselin et d’honnêtes grimpeurs comme Ben Healy, Guillaume Martin-Guyonnet ou Magnus Sheffield.
13 coureurs en tête
Le sprint intermédiaire de la Chaise-Dieu (km 29,4) fournit une occasion à Tadej Pogacar et Remco Evenepoel de batailler pour des « bonifs », alors que Louis Barré a lancé un nouveau mouvement. Après plusieurs vagues de contre-attaquants qui le rejoignent, le groupe de tête se stabilise à 13 coureurs, avec Axel Laurance, Michael Shea Leonard (Ineos Grenadiers), Ivan Romeo (Movistar), Brieuc Rolland (Groupama-FDJ), Florian Lipowitz (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Julien Bernard (Lidl-Trek), Harold Tejada (XDS Astana), Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Andreas Leknessund (Uno-X Mobility), Ed Dunbar (Jayco AlUla) et Louis Barré (Intermarché-Wanty).
Ecart stabilisé autour de 1’30’’
Avec de sérieux clients dans l’échappée, les UAE Emirates XRG ne tardent pas à prendre les commandes du peloton et n’accordent que 2’35’’ de marge aux attaquants du jour (km 73). Les équipiers de Tadej Pogacar sont rejoints par ceux de Remco Evenepoel. Cette association rapproche le peloton à 1’35’’ au km 96 et stabilise l’écart à ce niveau. La même distance est observée au col du Tracol (km 129,6), avant un léger rapprochement précédant l’entrée dans la côte du Château Jaune : il reste alors une marge de 50’’ au groupe de tête.
Van der Poel piégé par Romeo
Julien Bernard lance les hostilités dans cette courte ascension, notamment contré par Florian Lipowitz, auteur d’un coup de force qui explose momentanément le groupe. A 11 km de l’arrivée, l’élite se reforme à 10 coureurs, Mathieu Van der Poel étant toujours dans le coup. Mais c’est l’Espagnol Ivan Romeo qui parvient en deux temps à se défaire de ses rivaux, après une première attaque à 9 kilomètres du but, puis une autre décisive cette fois, à 5,5 kilomètres. Le coureur de Movistar proifite d’un court moment d’attentisme de ses poursuivants et se concentre sur son effort pour empocher sa victoire en solitaire.